- cecilemigliore
Le potentiel créateur des conflits
Dernière mise à jour : 9 juin 2021
Ma vie de couple, ma vie en colocation, ma vie au sein d’un projet d’écovillage… ont nourri chaque jour de plus mon rapport au conflit.
L'on peut parler de conflit quand deux “mouvements” (ou plus) sont venus se heurter, s’opposer.
J'utilise le terme “mouvement”, parce que c’est bien un élan, une expression, une action qui s’est manifestée dans la matière et qui est venu se “choquer” à un élan contraire, lui-même manifesté ou non.
Tout ceci se joue entre deux individus ou groupes, mais c’est tout autant valable au sein d'un système intérieur !
En Communication Non Violente, on dit que les conflits sont l’expression de besoins humains fondamentaux non nourris.
Dans la pratique dite des Cercles Restauratifs, dont j’aurai sans doute l’occasion de parler à l’avenir, on dit que les conflits sont créateurs: créateurs de plus de reconnaissance de notre état d’humanité et donc créateurs de plus de liens.
Comment cela est-il possible ? Comment révéler le potentiel créateur des conflits ?
Voici les ingrédients communs que j’ai pu recenser dans les situations de résolution de conflits que j'ai vécues ou observées :
Un cadre sécure, notamment dans le temps disponible à la connexion ou à l'échange.
Un désir partagé de trouver une issue au conflit.
La priorité donnée à l'écoute, écoute active, manifestée par une reformulation, voire une répétition stricte de ce qui a été entendu.
L'expression ouverte de la vulnérabilité qui a été activée par ce qui a été dit ou fait par l’autre partie.
Ce dernier point revient à prendre conscience de ce qui, chez moi, a activé le mouvement de choc, le conflit.
Et j'en reviens toujours à la prise de conscience d'un besoin fondamental, qui lui-même révèle une vulnérabilité, qui elle-même peut révéler des blessures profondes.
Un conflit ne serait donc autre qu'une rencontre intense de blessures intérieures profondes.
Le potentiel créateur des conflits se révèle alors quand chacun touche cette vulnérabilité en soi, et en l'autre.
Quand je reconnais MA vulnérabilité, je déverrouille ma capacité d’empathie, c’est-à-dire ma possibilité intérieure d’être touchée par ce qu’il.elle vit.
Et le lien n'en est que plus fort.

Parce que "l'homme n'est ni ange ni bête et le malheur veut que qui veut faire l'ange fait la bête…”
J'accepte ce potentiel créateur du conflit, mais je n'accepte pas pour autant de vivre une vie de conflits : quand telle ou telle situation ou telle ou telle relation active mes blessures au point de me couper fréquemment ou durablement de ma joie, je peux décider, choisir, d'exprimer mes limites, de dire non, et de mettre fin à la situation ou à la relation.